Ich werde in die Tannen gehen
Dahin wo ich sie zuletzt gesehen
Doch der Abend wirft ein Tuch aufs Land
Und auf die Wege hinterm Waldesrand
Und der Wald er steht so schwarz und leer
Weh mir, oh weh
Und die Vögel singen nicht mehr
Ohne dich kann ich nicht sein
Ohne dich
Mit dir bin ich auch allein
Ohne dich
Ohne dich
Ohne dich zähl ich die Stunden
Ohne dich
Mit dir stehen die Sekunden lohnen nicht
Auf den ästen in den Gräben
Ist es nun Still und ohne Leben
Und das Atmen fällt mir ach so schwer
Weh mir, oh weh
Und die Vögel singen nicht mehr
Ohne dich kann ich nicht sein
Ohne dich
Mit dir bin ich auch allein
Ohne dich
Ohne dich
Ohne dich zähl ich die Stunden
Ohne dich
Mit dir stehen die Sekunden lohnen nicht
Ohne dich
Ohne dich
Und das Atmen fällt mir ach so schwer
Weh mir oh weh
Und die Vögel singen nicht mehr
Ohne dich kann ich nicht sein
Ohne dich
Mit dir bin ich auch allein
Ohne dich
Ohne dich
Ohne dich zähl ich die Stunden
Ohne dich
Mit dir stehen die Sekunden lohnen nicht
Ohne dich
Ohne dich
Ohne dich
Ohne dich
Ohne dich
« Ohne dich » reste une
chanson incontournable du groupe, elle est très représentative des
thématiques abordées par Lindemann. À la première lecture, et
l'analyse du titre, nous montrent un thème des plus classiques :
la fin d'une histoire d'amour, une rupture. Dans les images qu'il
choisit Lindemann reste très traditionnel aussi, évoquant les
poètes romantiques du XIXème siècle. Il évoque « les
sentiers derrière la lisière de la forêt », « les
sapins », la nature. Ce lieu est associé dans l'esprit du
narrateur à la personne partie : « Je vais aller sous les
sapins / Là où je l'ai vu en dernier lieu », toutefois il
n'est plus aussi idyllique qu'auparavant, puisque « la forêt
se dresse si noire et vide [...]
Et les oiseaux ne chantent plus ». Les souvenirs associés à
ce lieu, le vide que laisse la personne aimée et partie, est cause
de souffrances : « Et la respiration m'est, ah ! Si
difficile / Pauvre de moi, malheur ». Le manque est tel que le
narrateur dit avoir perdu sa raison d'exister: « Sans toi je ne
peux pas être ».
Ainsi, le sujet abordé par cette
chanson et la manière de le traité est on ne peut plus
traditionnel. Toutefois, Lindemann y insère avec subtilité son
univers désenchanté. Si le manque de l'autre est douloureux, « Sans
toi je ne peux pas être […]
Sans toi je compte les heures », l'évocation de la relation
passée n'est pas idéalisée. « Avec toi je suis seul aussi
[…] Avec toi les secondes ne valent pas la peine » : la
présence de l'autre n'était donc pas idéale, et le narrateur
ressentait, même en présence de la personne aimée, une grande
solitude. Rammstein évoque ici la difficulté des relations
amoureuses, de la vie de couple. On peut aimer à ne plus pourvoir se
passer de l'autre, et en même temps, parfois, l'autre ne nous
comprend pas et même lorsqu'il est là nous sommes seuls, perdus
malheureux. Ces moments d'incompréhension sont tout simplement du
temps perdu, du temps pour rien, les secondes deviennent des heures,
« n'en valent pas la peine ».
Ainsi,
si la rupture est douloureuse, Lindemann n'idéalise pas la relation
amoureuse, il la décrit dans tous ces aspects. Le désenchantement
est total : l'amour n'apporte que de la peine, que l'être aimé
soit présent ou ailleurs.
Au
delà de cette première interprétation, cette chanson prend un sens
plus personnel pour Rammstein. On peut en effet considérer que le
texte évoque les relations des membres du groupe entre eux. « Sans
toi je ne peux pas être […] Avec toi je suis seul aussi […] Sans
toi je compte les heure […] avec toi les secondes ne valent pas la
peine » : Lindemann évoque le fait que les uns sans les
autres les membres du groupe ne sont rien. Ils existent par leur
musique, par leur art, et cet art ne peut être que lorsqu'ils sont
ensembles. Les membres de Rammstein ont toujours insisté sur le fait
qu'ils travaillent ensembles, dans la même direction, qu'il n'y a
pas de leader. Chacun à besoin des cinq autres pour exister, en tant
qu'artiste, pour exister tout court, parce que, sans doute, leur
musique est leur raison d'exister. Toutefois, comme dans une histoire
d'amour, les relations des membres entre eux ne sont pas idéales.
Ils peuvent parfois ne pas être sur la même longueur d'ondes, ne
pas avoir les mêmes attentes, se sentir incompris. Je pense qu'on
peut dire que ce texte évoque à demi-mots les difficultés et les
tensions que le groupe a traversé pendant la création de Mutter,
sans sur-interpréter. Reise,
Reise
arrive après cette période difficile pour le groupe. « Ohne
dich » vient mettre des mots sur les maux de cette période, et
formuler le mal qui les a atteint est aussi une manière de panser la
blessure.
Ce
texte montre bien tout l'art de Lindemann qui propose différents
niveaux de lecture. Il touche l'auditeur qui peut y voir un miroir de
ses propres sentiments, puis il révèle, en dessous de la surface,
un peu du groupe, un peu de Rammstein.
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