jeudi 24 octobre 2013

"Bück dich" - Sehnsucht

Bück dich befehl ich dir
Wende dein Antlitz ab von mir
Dein Gesicht ist mir egal
Bück dich

Ein Zweibeiner auf allen Vieren
Ich führe ihn spazieren
Im Passgang den Flur entlang
Ich bin enttäuscht
Jetzt kommt er rückwärts mir entgegen
Honig bleibt am Strumpfband kleben
Ich bin enttäuscht total enttäuscht

Bück dich
Bück dich
Bück dich
Bück dich
Das Gesicht interessiert mich nicht

Der Zweibeiner hat sich gebückt
In ein gutes Licht gerückt
Zeig ich ihm was man machen kann
Und fang dabei zu weinen an
Der Zweifuß stammelt ein Gebet
Aus Angst weil es mir schlechter geht
Versucht sich tiefer noch zu bücken
Tränen laufen hoch den Rücken

Bück dich
Bück dich
Bück dich
Bück dich

Bück dich befehl ich dir
Wende dein Antlitz ab von mir
Dein Gesicht ist mir egal
Bück dich noch einmal

Bück dich (X5)




Chanson qui, a priori, ne présente aucun sens caché, « Bück dich » ne semble pas mériter un commentaire. Toutefois certains éléments ont un sens qui m'échappe encore. Ainsi, je propose ici un commentaire afin d'ouvrir une discussion.

Narration d'un acte sexuel, cette chanson présente sans détour une relation dominant/dominé dès le premier couplet. Le narrateur est le dominant, il s'adresse à son/sa partenaire sur le mode impératif : « Penche-toi, je te l'ordonne ». Dès le second vers on peut ressentir un certain malaise puisque le narrateur ne veut pas voir le visage de l'autre, il insiste sur cet aspect puisque la même chose est répétée successivement à deux reprises : « Et détourne ton visage de ma vue / Je me fiche de ton visage ». Comment interpréter ceci ? À la lumière de la thématique de l'album, on peut lire cet acte comme la volonté de retrouver une jouissance passée et perdue. Ainsi on retrouve dans « Büch dich » les deux sens du mot Sehnsucht, à la fois désir et mélancolie.

On remarque que pour les deux couplets centraux, le narrateur ne s'adresse plus à son/sa partenaire, mais qu'il se concentre sur la description de ce qu'il ressent. Ceci va dans le sens de l'interprétation que je viens d'évoquer, la volonté de ressentir à nouveau un plaisir sexuel éprouvé autrefois.

Les trois premiers vers de ce couplet décrivent la relation presque sadomasochiste : le narrateur veut que l'autre ne soit plus un être humain, mais un animal : « Un bipède sur ses quatre pattes / Je l'emmène faire sa promenade / À l'amble, le long du couloir ». En traitant son partenaire ainsi il veut absolument oublier l'identité, le privé d'humanité pour atteindre un plaisir personnel. Mais on sait déjà qu'il n'y parviendra pas : « Je suis déçu ».
C'est à partir de ce moment que je ne suis pas vraiment sûre de mon interprétation et qu'elle mérite d'être discutée. Cette simple phrase, « Je suis déçu » semble avoir un sens très concret, que l'on peut deviner en interprétant les deux vers suivant. « À présent il recule vers moi / Du miel reste collé à son porte-jarretelles ». D'après la description, la relation sexuelle n'a pas encore eu lieu, il s'agissait simplement des préliminaire (qui consistent à rabaisser l'autre en le traitant comme un animal). Le/la partenaire recule pour passer à l'acte (on l'imagine aisément à quatre pattes devant le narrateur). Que représente le « miel [resté] collé au porte-jarretelles » ? Il s'agit du sperme. Ainsi le « je suis déçu » répété deux fois dans ce couplet signifie que la narrateur a éjaculé avant même d'être passé à l'acte.
Ainsi le narrateur ne souhaite pas voir le visage de l'autre parce qu'il a honte.

Le troisième couplet montre la honte, et sans doute, au delà, le désespoir du narrateur qui se « met[s] à pleurer ». D'abord, le/la partenaire se tient comme il faut, « Le bipède s'est penché / S'est mis comme il faut à la lumière », et semble attendre la suite. Mais rien ne se passe concrètement car le narrateur « lui montre ce que l'on peut faire » mais est incapable de passer à l'acte, puisque pour lui tout et déjà terminé. Le narrateur est alors désespéré de ne pas maîtriser son corps et pleure. Il ressent alors le désir et la mélancolie de ne pas parvenir à faire l'amour (comme avant). « Le bipède » semble dans l'incompréhension, il s'est tourné, penché, et ne voit pas ce qui se passe, il est donc effrayé, « Il a peur, car je le sens plus mal ». Alors, pour plaire au narrateur « Il essaie de se baisser encore plus » mais rien ne se passe et « Des larmes coulent le long de son dos ».

La chanson se termine par le même couplet qu'il y a au début : cette composition circulaire traduit un éternel recommencement, comme si le problème du narrateur ne pouvait se résoudre, et à défaut de ne pouvoir penser à l'acte il ne peut que répéter « Bück dich ».

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